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TY AR POUPIG, Lorient, 56

Projet. Une maison d’assistantes maternelles

jeudi 11 mars 2010, par Maryvonne

Le projet est ficelé. Deux assistantes maternelles lorientaises, trois à terme, aimeraient se regrouper au sein des futures Maison d’assistantes maternelles. Une idée qui ne séduit pas la municipalité.

Cela fait 27 ans qu’elle fait ce métier et douze ans que ça la « travaille ». Danielle Cadic est assistante maternelle à Lorient. Ce qui la titille, c’est l’envie de travailler au quotidien avec une ou deux collègues, dans un domicile extérieur. « J’aimerais partager mon savoir, mon expérience avec d’autres assistantes maternelles. Elles aussi peuvent me donner des idées nouvelles... », explique celle qui porte ce premier projet de MAM, de maison d’assistantes maternelles, sur la ville.

Dans un appartement

« C’est plus intéressant de se regrouper pour les activités. Etc’est aussi plus sécurisant. On ne sera plus seule en cas de malaise par exemple. Et, surtout, nous pourrions proposer des horaires atypiques pour accueillir les enfants grâce à la délégation d’accueil prévue dans le projet de loien cours ». Un projet de loi voté au Sénat (lire ci-dessous) et qui doit désormais passer devant l’assemblée nationale. Concrètement, l’idée de Danielle Cadic est de s’installer dans un appartement avec une à deux collègues, afin d’accueillir de 8 à 12enfants (12, dans l’hypothèse où elles seraient trois avec un agrément chacune pour quatre enfants). « Nous sommes deux déjà très motivées et l’appartement est trouvé, rue de Finlande. Il y a 89,59m², trois chambres, une salle d’activités, une cuisine, une salle de bain, des placards... Il a été entièrement rénové ». Une association, Ty Ar Poupig, a également été créée le 10octobre 2008. Pour pouvoir s’installer, les assistantes maternelles devront demander au conseil général la modification de leur agrément.

Subvention bloquée

Le projet est ficelé mais actuellement bloqué. « En tant qu’association, nous demandons à la ville une subvention qui couvrirait le montant de notre loyer annuel, soit 7.500EUR. Mais on nous la refuse ». Claudine Le Goff, adjointe au maire en charge de la Petite enfance, persiste et signe. « On ne subventionnera pas les maisons d’assistantes maternelles. Lorient fait partie du réseau des villes éducatives, et pour nous, ce type de regroupements attaque le service public de la petite enfance ».

« Que le conseil général finance ses choix »

Pour la représentante de la municipalité, « le conseil général n’a qu’à financer ses choix. En ce qui me concerne, je suis pour l’assistante maternelle à son domicile où les enfants sont dans un cocon. Les MAM, ce sont des accueils collectifs, il ne faut pas se leurrer. Je pense que c’est mettre en péril les crèches parentales et associatives qui sont soumises, elles, aux règles des multi-accueils ». Pour l’élue, l’argument des horaires atypiques « doit être pris avec des pincettes. Je ne suis pas sûre que les députés, à l’Assemblée nationale, ne retoqueront pas la délégation d’accueil. Sanscette délégation, les horaires atypiques ne sont pas possibles ». La situation est donc actuellement bloquée. « Nous irons jusqu’au bout du projet », expliquent Danielle Cadic et Isabelle Berghen, la présidente de l’association. « Que l’on nous donne la subvention à titre expérimental pour un an et ensuite on fait le bilan ensemble ». Elles ont le soutien de l’Udaf. « Souvent, ce sont les familles les plus modestes qui ont des horaires atypiques », souligne Simon Kerzerho, son directeur. « Pour une commune, un tel projet, c’est un plus, c’est une offre publique. Mais ce n’est qu’une réponse parmi les autres dans la palette proposée aux parents »

Source : Le Télégramme.com