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CHANTELUNE (St Fort, 53)

Elles accueillent les enfants à la « Petite maison »

samedi 3 octobre 2009, par Maryvonne

Les assistantes maternelles ont désormais le droit d’exercer à plusieurs au sein d’une même maison.La nouvelle loi offre un cadre et des garanties juridiques. Exemple à Saint-Fort, en Mayenne.
Reportage

Un fil à linge au fond du jardin. Une bonne dizaine de bavoirs sèchent au soleil. La maison d’assistantes maternelles Chantelune, à Saint-Fort, c’est presque comme chez soi. À une différence près... La « Petite maison », comme l’appellent les trois assistantes maternelles qui l’occupent, est dédiée aux bambins.

Chaque enfant à sa référente

Depuis octobre 2009, Marie-Josée Lemoine, Laurence Lemarchand et Sylvie Valotaire quittent leur domicile, chaque matin, pour venir travailler ensemble dans ce pavillon tranquille. « Il y a une grande pièce à vivre avec les jouets, des chambres avec un lit pour chaque enfant, un endroit pour les changer, une cuisine où nous préparons leurs repas et un jardin... » Une maison parfaite, longtemps recherchée. « Certains propriétaires avaient peur que les enfants abîment tout. »

Deux ans ont donc été nécessaires pour monter le dossier, recevoir les subventions, trouver la maison.

« Ce qui m’a motivée à tenter l’aventure ? La souplesse dans l’organisation », confie Marie-José Lemoine. « Quand l’une donne le biberon aux bébés, l’autre peut jouer avec les enfants plus âgés. Si un enfant est malade, l’une d’entre nous reste à la maison et les autres peuvent partir en balade. »
« Les courses c’est le week-end ! »

Autre aspect pratique, la délégation de garde :

« Les parents signent un contrat avec une référente. Mais si Sylvie est clouée au lit, je peux garder les enfants dont elle a la charge. » Deux fillettes juchées sur ses genoux, Marie-Josée ajoute : « Chaque enfant garde malgré tout sa référente. Quand elles ont des soucis, mes deux petites, que je gardais en solo, viennent me voir en priorité. »

Des inconvénients ?

« Tout n’est pas idyllique, sourit Marie-José, Contrairement à une crèche, ici, on s’occupe de tout. Le ménage, c’est le matin avant d’accueillir les petits. Les courses pour préparer les repas et les réunions avec les parents, c’est le week-end ! ».

Quelques familles ont aussi quitté les trois assistantes maternelles. Question d’intimité. « Certains n’ont pas envie de cette collectivité », se souvient Marie-José. D’autres sont comblés, comme Guillaume Potier, venu chercher son petit garçon. « Ça me rassure. Les enfants sont plus encadrés, les activités proposées plus nombreuses. »

Et face aux critiques du groupe communiste au Sénat et de la CGT, qui estiment les enfants privés de « tout encadrement qualifié », les trois femmes opposent le contrôle du Service de la protection maternelle et infantile (PMI). « Nous sommes bien plus surveillées que lorsque nous étions seules. »

Élodie FORÊT.

Source : Ouest-France du 12 juin 2010